Si notre vie change lorsqu’on devient parent, nos priorités changent aussi. Qu’il s’agisse d’échanger une voiture à deux places contre un véhicule familial ou un repas dans un restaurant cinq étoiles contre une assiette de croquettes de poulet, on fait alors souvent passer nos enfants en premier. Malheureusement, on ne fait pas toujours les meilleurs choix financiers lorsqu’on est pris dans le tourbillon de l’éducation des enfants.
En effet, le travail et la vie personnelle laissent peu de place à la planification et certaines erreurs peuvent avoir de lourdes répercussions sur les finances de la famille. Voici quelques-unes des erreurs les plus courantes ainsi que des conseils pour atteindre une plus grande stabilité financière.
À retenir
- Les parents tendent à faire les mêmes erreurs en matière d’argent, mais la plupart de ces erreurs sont faciles à corriger, grâce à de petites rectifications qui paieront au fil du temps.
- Les régimes d’épargne contribuent en grande partie à la solidité des finances familiales. Il existe de nombreuses options pour constituer un fonds d’urgence, et vous pouvez participer à un régime d’épargne-retraite pour vous et à un régime d’épargne-études pour vos enfants.
- Les parents devraient examiner de près leurs propres passe-temps, habitudes et dépenses superflues pour repérer des occasions de réaliser des économies.
- Les assurances ne sont peut-être pas les outils financiers les plus exaltants, mais ils sont essentiels pour protéger votre famille. Assurez-vous d’avoir des assurances vie, habitation et automobile suffisantes.
- Faites votre testament. En cas de décès et en l’absence de testament, c’est le gouvernement qui prendra les décisions concernant vos biens… et vos enfants !
Pourquoi la gestion de l’argent est-elle importante pour les parents ?
S’il était important d’être financièrement avisé avant même d’être parent, vous avez désormais des enfants qui vous observent (même s’ils n’en ont pas l’air). S’ils vous voient faire passer vos désirs avant vos besoins, faire des achats compulsifs, choisir une voiture au-dessus de vos moyens, et ignorer la pile de factures qui s’accumulent sur la table, ils risquent de grandir en pensant que ce comportement est normal. Qu’il s’agisse de l’alimentation, de l’hygiène dentaire ou des habitudes financières, c’est en montrant l’exemple que vos enfants adopteront de bonnes habitudes.
Orientez-les dans la bonne direction : en vous voyant établir des objectifs avec enthousiasme, épargner en vue d’achats importants au lieu de régler ceux-ci avec une carte de crédit, ils seront outillés pour bâtir un avenir financier prometteur (et vous contribuerez à la bonne tenue de votre budget actuel).
Dix erreurs courantes que font les parents en matière d’argent
La perfection n’existe pas. Cependant, en cernant dès maintenant certaines de vos faiblesses en matière de finances, vous pourrez apporter de petites modifications et améliorer la situation financière de votre famille. Voici les dix erreurs courantes que font les parents en matière d’argent et comment les corriger :
1. Ne pas constituer de fonds d’urgence
Communément appelé fonds d’urgence, un coussin financier peut vous épargner du stress en cas d’imprévu et vous éviter l’endettement. Tout peut arriver : des ratons laveurs qui élisent domicile dans votre grenier, votre voiture qui a besoin d’une nouvelle transmission, ou pire, vous qui perdez votre emploi. Combien devriez-vous épargner ? Pour commencer, fixez-vous un objectif de quelques centaines de dollars, puis mettez de côté l’équivalent de trois à six mois (ou plus, si vous le pouvez) de dépenses essentielles, c’est-à-dire votre loyer ou votre versement hypothécaire, l’épicerie et les factures. En plaçant ces économies dans un compte à intérêt élevé réservé aux urgences, vous pourrez programmer des virements mensuels automatiques et aurez un accès rapide aux fonds. Évitez d’utiliser un compte de placement à long terme dont les retraits pourraient être pénalisés. Créez une occasion d’apprentissage en donnant à vos enfants quelques exemples de situation d’urgence, ou laissez-les imaginer leurs propres scénarios, puis expliquez-leur que vous mettez de l’argent de côté au cas où ces situations surviendraient. Ils seront heureux de savoir que vous maîtrisez la situation.
2. Ne pas avoir de plan financier
Les familles qui vivent d’une paie à l’autre sans établir de plan financier tombent plus facilement dans les dépenses excessives et épargnent peu. En cas d’imprévu, un budget et une stratégie de placement vous permettront de garder une longueur d’avance au lieu d’accumuler les dettes. Prenez le temps de dresser la liste des revenus et des dépenses de la famille, puis établissez des objectifs d’épargne à court et à long terme. Cotiser à un compte d’épargne libre d’impôt (CELI) est une excellente façon de commencer à faire des placements. Ce type de compte est simple, il convient aux objectifs à court et à long terme et vous ne serez imposé ni sur vos retraits ni sur vos revenus de placement. Si l’établissement d’un plan financier dépasse vos aptitudes, ne vous inquiétez pas. Parlez-en à un conseiller en services financiers qui vous aidera à hiérarchiser vos priorités, à établir des objectifs, à préparer votre retraite et à protéger votre patrimoine. Envisagez d’inclure vos enfants plus âgés et vos adolescents dans l’entretien. Ils verront en quoi consiste une discussion franche au sujet de l’argent.

3. Ne pas rembourser le solde des cartes de crédit
Vous risquez de tomber dans un cycle d’endettement si vous n’utilisez pas vos cartes de crédit judicieusement. En effet, les cartes de crédit offrent un moyen rapide de régler des achats, elles permettent de suivre les dépenses mensuelles et même d’accumuler des points, mais les taux d’intérêt élevés, qui se situent généralement entre 19 % et 29 %, font que le report d’un solde devient rapidement coûteux. Si vous n’effectuez que le paiement minimal et omettez certains paiements, votre cote de solvabilité baissera, ce qui pourrait non seulement vous nuire si vous avez besoin d’un prêt aux particuliers pour une urgence, mais également nuire à vos enfants, si vous devez un jour cosigner un prêt étudiant. Si vous avez actuellement un solde de carte de crédit, commencez par utiliser votre carte de débit ou de l’argent comptant plus souvent et mettez le remboursement du solde en tête de votre liste de priorité.
4. Vivre au-dessus de ses moyens
Si vous avez de la difficulté à effectuer vos versements hypothécaires, mais que vous continuez à vous faire livrer des repas ou à pratiquer des activités coûteuses comme la plongée sous-marine, votre train de vie pourrait ne pas être viable à long terme. Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas consacrer une partie du budget familial aux plaisirs, mais il est important que vous suiviez vos dépenses de près pour faire la distinction entre vos désirs et vos besoins. Vous repérerez ainsi des occasions de faire des économies. Invitez vos enfants à participer à certaines conversations, comme la planification des vacances en famille, et trouvez ensemble des moyens d’épargner pour réaliser ces projets. En rompant avec certaines habitudes, comme l’achat régulier d’un frappucino à 4 $, vous constaterez un réel changement au fil du temps.

5. Avoir une petite épargne-retraite ou ne pas en avoir du tout
La retraite arrivera plus vite que vous ne le pensez et vos besoins en santé et bien-être ne feront que grandir à mesure que vous avancerez en âge, ce qui pourrait être plus coûteux. Si vous avez actuellement un emploi à temps plein, profitez des cotisations de contrepartie de l’employeur versées au régime de retraite de l’entreprise pour vous constituer un pécule. Si vous n’avez pas accès à ce type de cotisations ou souhaitez vous constituer une épargne encore plus importante, vous pouvez également cotiser à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER). Les cotisations à un REER sont déduites de votre revenu imposable, réduisant ainsi le montant d’impôt sur le revenu à payer, tandis que le revenu tiré du REER, comme les intérêts et les dividendes, augmente à l’abri de l’impôt jusqu’à ce qu’il soit retiré.
6. Retarder l’ouverture d’un régime enregistré d’épargne-études (REEE)
Ouvrir un REEE pour chacun de vos enfants le plus tôt possible et y cotiser régulièrement est très payant. Non seulement les REEE offrent une croissance des placements à imposition différée, mais vous recevez un montant supplémentaire grâce à la Subvention canadienne pour l’épargne-études (SCEE). La SCEE de base prévoit le versement de 20 % pour chaque dollar que vous cotisez au REEE, jusqu’à concurrence de 500 $ par an. Ainsi, si vous cotisez 2 500 $ au cours d’une année, vous serez admissible à la subvention maximale de 500 $. Chaque année, le montant inutilisé de la subvention est reporté à l’année suivante jusqu’à la 17e année de votre enfant, et si votre enfant décide de ne pas poursuivre d’études postsecondaires, vous pourrez transférer jusqu’à 50 000 $ dans un REER. Toutefois, avec un droit de cotisation de seulement 18 % par année travaillée, votre enfant pourrait ne pas être en mesure de transférer la totalité du montant de son REEE. Dans ce cas, une partie des fonds pourront être versés dans le REER d’un parent ou d’un tuteur, mais les subventions gouvernementales seront perdues.
En ouvrant un compte d’épargne libre d’impôt (CELI), vous pouvez également aider votre enfant à épargner pour ses études postsecondaires ou même contribuer à la mise de fonds pour l’achat de sa première maison. Contrairement aux REEE, les retraits d’un CELI ne sont pas imposables.
Pour en savoir plus : Comment payer des études universitaires ou collégiales (en anglais seulement).
7. Ne pas posséder une couverture d’assurance adéquate
Avez-vous un plan B en cas de décès ou si une maladie vous force à arrêter de travailler ? Cette question peut être angoissante, mais une couverture d’assurance suffisante met vos enfants à l’abri. Savoir qu’ils seront protégés, quoi qu’il arrive, leur procurera la tranquillité d’esprit. Voici une façon de déterminer le montant d’assurance vie nécessaire pour protéger vos proches :
(total des dettes exigibles) + (revenu annuel x nombre d’années pendant lesquelles vous voulez couvrir les besoins financiers de votre famille) + (encours hypothécaire) + (frais d’études des enfants) = montant de la police d’assurance vie Une assurance automobile adéquate ainsi qu’une assurance habitation ou une assurance locataire sont également des outils financiers qui protègent les familles en cas d’accident, d’incendie, d’inondation ou de tout autre événement imprévisible.

8. Ne pas dire « non » aux enfants
En tant que parents, nous avons tendance à vouloir offrir à nos enfants tout ce qu’ils désirent, mais il est important de leur apprendre qu’ils ne peuvent pas avoir tout ce qu’ils veulent, quand ils le veulent. En leur expliquant pourquoi, ils apprendront à faire la différence entre un désir et un besoin, ce qui constitue la base de l’éducation financière, et ils deviendront financièrement indépendants. Sans compter qu’en disant « non » plus souvent, vous réduirez la pression sur votre porte-monnaie ! Pour en savoir plus : 10 erreurs financières commises par les ados et manière de les éviter.
9. Éviter de se pencher sur ses finances
Lorsque penser à l’argent est une source de stress, il peut être tentant d’ignorer les factures et l’état de ses comptes. Mais faire l’autruche ne fait qu’empirer la situation. En suivant vos dépenses et en vérifiant régulièrement le solde de vos comptes et de vos cartes de crédit ainsi que vos factures, vous garderez le contrôle de la situation. Commencez par examiner de près les frais mensuels pour les services de diffusion en continu, les abonnements au centre de conditionnement physique et autres, et demandez-vous si ces services sont vraiment indispensables. Au fil du temps, les petits changements vous permettront d’économiser une belle somme d’argent à mettre de côté.
10. Ne pas faire de testament
Personne ne rêve de rédiger un testament et encore moins de payer les frais de notaire. Mais si vous veniez à décéder sans laisser de testament, les membres de votre famille pourraient avoir à faire face à des difficultés financières en pleine situation de stress émotionnel. En l’absence d’un testament, les lois de votre province ou de votre territoire détermineront la répartition de votre succession et le tribunal désignera un liquidateur. Cela coûtera sans doute du temps et de l’argent à votre famille et la forcera à prendre des décisions stressantes dans un contexte émotionnellement éprouvant. Un testament est un document juridique dans lequel vous formulez vos volontés, ce qui permet aux membres de votre famille de vivre leur deuil en paix. Il vous donne également la tranquillité d’esprit, puisque vous y désignez la personne qui s’occupera de vos enfants.
Certaines familles ont un budget serré et la planification financière n’est pas l’activité préférée de tous. Toutefois, en étant conscient des erreurs les plus fréquemment commises par les parents et en prenant de simples mesures pour les corriger, vous pourrez offrir un meilleur avenir financier à votre famille. Bien sûr, les imprévus font partie de la vie, mais en rajustant le tir dès aujourd’hui, vous outillerez votre famille et lui éviterez d’avoir à affronter des problèmes financiers plus importants dans l’avenir. De plus, en reprenant le contrôle, vous aiderez vos enfants à acquérir des bases solides en littératie financière. Pour obtenir de l’aide supplémentaire, vous pouvez utiliser l’appli Mydoh qui permet à vos adolescents de gagner leur propre argent et d’apprendre à le dépenser et à l’épargner judicieusement dans l’optique de se bâtir un avenir financier sain.
Téléchargez Mydoh et aidez vos enfants et adolescents à acquérir des bases solides en littératie financière
Cet article ne contient que des renseignements généraux et ne constitue pas un conseil juridique, financier ou professionnel. Il convient de consulter un conseiller professionnel au sujet de votre situation particulière. Bien que les renseignements présentés soient considérés comme factuels et actuels, leur exactitude n’est pas garantie et ils ne doivent pas être perçus comme une analyse complète des sujets abordés. Toutes les opinions exprimées reflètent le jugement de l’auteur·e ou des auteur·e·s à la date de publication et sont susceptibles de changer. La Banque Royale du Canada et ses sociétés affiliées n’approuvent pas expressément ou implicitement les tiers ou leurs conseils, opinions, informations, produits ou services.